Avec la propulsion médiatique de plusieurs plateformes de Metaverse ces dernières années par Meta (anciennement Facebook), et son directeur Mark Zuckerberg, vous vous demandez peut-être comment créer des éléments ou même créer votre propre présence sur une de ces plateformes. Beaucoup d’entreprises et de marques s’intéressent au domaine, la technologie devenant de plus en plus accessible. Nous allons vous présenter la façon de procéder pour créer un objet 3D dans le but de l’utiliser dans un univers numérique. La bonne nouvelle : un objet 3D réalisé peut être réutilisé pour plusieurs univers environnements numériques sans travail supplémentaire, également pour des applications mobiles. La mauvaise nouvelle, il n’y a pas de standard entre les métavers et l’intégration des éléments à ce jour ; chaque système existe à part et ne permet pas de communiquer avec un autre. 

La plupart de ces mondes existent en tant qu’application pour ordinateur, mais il y a des grands développements dans le but de les proposer en réalité virtuelle, ainsi qu’en réalité augmentée. Leur contenu digital est souvent bien optimisé et pourrait également être accédé via une application mobile.  

1.    Définir un concept 

Le plus important dans la réalisation de votre espace virtuel dans le métavers est l’étape de conception. Qu’est-ce que vous cherchez à montrer de votre entreprise ? Un espace virtuel vous est mis à disposition et vous pouvez choisir quoi intégrer dessus. Vous pouvez presque tout imaginer dans ce monde, il faut juste considérer les limites de l’espace et du nombre d’objets. 

Vous pouvez montrer votre entreprise et vos produits sous forme de stand virtuel à vos clients, mais il est également possible de proposer une expérience interactive, voire un mini-jeu. Si l’on investit du temps, on peut créer des environnements hautement interactifs : des dialogues avancés avec des personnages virtuels (assistance, renseignements, etc.), des jeux multi-utilisateurs (par exemple : mini-golf, karting), des jeux de stratégie qui exemplifient des difficultés métier, etc. 

La démographie que vous atteignez actuellement avec ce genre de réalisation est plutôt masculine (60%) avec une distribution d’âge allant d’adolescent jusqu’à 50 ans1[1]. Vous pouvez considérer cela lors du design de votre environnement. 

Il faut ouvrir une parenthèse pour les Metaverse où les modèles 3D sont basés sur des voxels. Ceux-ci ne permettent pas d’intégrer des modèles 3D produits, mais uniquement de créer des pixel arts en 3D. Le but de cette approche est de rendre la création d’environnements virtuels plus simple à réaliser pour des personnes qui ont moins d’expérience avec la modélisation 3D. La réalisation d’objets 3D pour ces univers ne sera pas touché dans cet article, nous allons créer des mondes basés sur des maillages triangulés.  

2.    La modélisation 

Créer un objet 3D est un processus artistique qui n’est pas forcément accessible à tout le monde, il en fait tout un métier : le game artist, aussi appelé modélisateur 3D. Vous pouvez mandater directement un freelance pour la création de tels assets ou contacter une entreprise qui gère le processus de création pour vous. Choisir un freelance sera moins cher au niveau du mandat, mais il vous coûtera en temps car vous devez le gérer pour le projet et il vous posera éventuellement des questions techniques pour la réalisation. 

La modélisation sera faite de la même manière que pour n’importe quelle autre application de 3D : 

  1. Modélisation : définir la surface de l’objet en maillage de triangles 
  1. Dépliage UV : définir comment les textures s’appliquent sur l’objet 
  1. Matérialisation : appliquer les matériaux aux différentes parties de l’objet 

Détails techniques 

En premier lieu, il sera question de reproduire le volume de l’objet par un maillage de triangles. Il faudra faire attention à bien optimiser le modèle, minimiser le nombre de triangles utilisés tout en conservant au mieux la forme de l’objet.  Les différentes plateformes de Metaverse ont une limite supérieure sur le nombre de triangles par scène, donc réduire la complexité de la géométrie permettra de placer plus d’objets.  

Après avoir créé le volume de l’objet, il faudra le matérialiser, c’est-à-dire définir la couleur et la propriété des matériaux de surface sur les différentes parties de l’objet. Pour ce faire, il est généralement nécessaire de faire ce qu’on appelle un dépliage des UVs. Les UVs sont une représentation en 2D de la surface de l’objet, c’est une découpe de la « peau » de l’objet en aplati. On veut appliquer une image 2D à un modèle 3D et les UVs permettent de faire la traduction. Il existe des techniques pour éviter les UVs et créer une application de matériau automatique. Si l’objet a des formes complexe, il pourra présenter des défauts de rendus via cette technique automatique et il est recommandé de correctement déplier les UVs. 

Figure 1 – relation entre les UVs et l’objet 

Finalement, il reste à appliquer le matériau sur l’objet, pour ceci il faut récupérer un ou plusieurs matériaux représentés sous forme de textures. Chez KAÏNOO, nous nous sommes construit une grande bibliothèque de 1000+ matériaux PBR 4K que nous pouvons utiliser pour la réalisation de ces divers éléments.  

Figure 2 – exemple de matérialisation pour un objet 

3.    Composer la scène 

Si votre but est de créer une scène pour un Metaverse, par exemple Decentraland, il restera seulement à reprendre la modélisation réalisée à l’étape précédente et la composer dans une scène, c’est-à-dire : intégrer tous les objets dans la scène et de les placer à l’endroit voulu. La majeure partie de la structure de la scène sera généralement conçue en 1 seul bloc, mais les éléments décoratifs peuvent être conçus séparément pour permettre une liberté de placement et d’adaptation. Il sera aussi nécessaire de séparer les objets qu’on veut pouvoir animer. 

Dans la composition de scène il faudra veiller à limiter le nombre d’objets séparés, comme celui-ci sera limité par la plateforme. Par exemple, Decentraland limite à 200 les objets qu’on peut placer par parcelle. Si votre terrain consiste de plusieurs parcelles connectées, vous pouvez multiplier la limite par le nombre de parcelles que vous avez connectées. 

4.    Animation et interactivité 

Une fois la scène composée et prête à l’affichage, il reste maintenant à créer l’interactivité sur cette-dernière. Ceci sera malheureusement différent pour chaque plateforme, comme elles utilisent toutes leur propre système pour définir les manières d’interagir avec la scène et programmer des actions. Il faudra aussi considérer que certaines plateformes pourraient ne pas proposer certaines fonctions spécifiques, les fonctions de base et la gestion des animations seront toutefois toujours disponibles. 

A partir d’ici, cela dépend du projet, mais nous avons le libre accès pour programmer des actions sur tous les objets de la scène. Nous pourrions par exemple programmer un système de dialogue textuel ou une animation sur un oiseau qui survole la parcelle en cercle. Vous pouvez également intégrer des écrans qui jouent une vidéo pour diffuser vos spots publicitaires ou similaires. 

Concernant les animations, il faudra faire attention au fait que les objets qui se déplacent ne dépassent pas les limites de la parcelle ; il y a également une limite en hauteur ! 

5.    Export sur d’autres plateformes 

Il n’est malheureusement pas possible de passer une expérience virtuelle d’une plateforme à une autre directement. Chacune des plateformes a ses propres méthodes de fonctionnement et ses contraintes. Certaines plateformes mettent à disposition une parcelle d’une taille définie (par ex. Decentraland, Sandbox, Cryptovoxels), d’autres une « dimension » de taille bien plus imposante (par ex. Horizon Worlds). En plus de cela les interactions doivent être construites différemment pour chacune, certaines fonctionnent en réalité virtuelle, d’autres sont sur le web, certaines sont construites pour jouer à des jeux, d’autres pour interagir socialement. 

Ainsi, il y aura un travail à faire pour passer d’une plateforme à une autre. Les modèles 3D peuvent toujours être récupérés et réutilisés dans plusieurs logiciels, mais leur composition ainsi que les éléments interactifs devront être repensés. 

Ceci est la situation actuelle, mais ce n’est impossible que dans le futur l’interaction entre les métavers soit plus facile. Des mouvements sont en train de se former pour, potentiellement, simplifier aux utilisateurs le passage entre divers univers. Les géants de la tech, tels que Meta, Microsoft, Google et beaucoup d’autres, ont formé le Metaverse Standards Group en juin 2022.  

6.    Analytics  

L’expérience étant comme une application web en ligne, on peut également intégrer un système de tracking qui permet de voir combien de personnes accèdent à la parcelle avec leur avatar et interagissent avec les éléments. Ces statistiques sont importantes pour déterminer l’utilité de l’expérience et quel public vous touchez. 

Cela vous permettra de déceler quelles parties de l’expérience sont le plus utilisées. A partir de cette information, on pourrait par exemple déterminer pourquoi d’autres parties interactives ne sont pas utilisées. Ne sont-elles pas assez visibles ? Manquent-t-elles d’intuitivité ? Faudrait-il enlever cet élément et le remplacer par quelque chose d’autre ? L’analyse des données récoltées nous permettra de répondre à ces questions. 

Ces données récoltées pourraient également se prêter à l’analyse au-delà de l’application . Elle permettra une compréhension sur un autre axes de votre marketing sur internet. Lesquelles de vos marques attirent le plus l’œil dans ces expériences? Cela peut devenir un autre axe d’information pour votre SEO pour mieux atteindre vos clients. 

7.    KAÏNOO – expert du domaine 

Depuis 2011, l’entreprise KAÏNOO réalise des expériences en 3D temps réel pour les plateformes web et mobiles. Nous sommes particulièrement qualifiés pour réaliser cette demande : notre équipe composée de game artists et programmeurs ont grande expérience avec la conception d’applications 3D et maîtrisent tous les aspects de la création d’objets et de scènes pour la technologie Metaverse, ainsi que pour d’autres développements.  

Nous sommes également experts en ce qui concerne l’optimisation d’objets 3D. Nous avons travaillé en B2B pour de nombreuses entreprises de l’immobilier & l’architecture (où l’aspect visuel de l’objet est clé), pour l’industrie (qui ont des objets hautement complexes), pour la formation (où l’interaction avec l’objet est clé) et le marketing (qui utilise souvent des animations pour illustrer l’objet).  

Retrouvez ci-dessous divers exemples de modélisation 3D que vous pouvez visualiser directement dans votre navigateur. 

8.    Comment vendre vos objets 3D (NFT) ? 

Pour pouvoir vendre un NFT de son objet 3D, il faut déjà l’avoir créé. Mais encore avant, il vous faut choisir où vous souhaitez le vendre. En effet, il y a plusieurs considérations à prendre en compte avant de créer un NFT : cela dépendra principalement d’où vous souhaitez vendre l’élément virtuel. 

Généralement, les NFTs représentent un objet cosmétique qu’un utilisateur peut appliquer à son avatar, mais on peut également créer un objet 3D digital ou une image qui peuvent être placés dans l’environnement. 

8.1Sur quel marché voulez-vous vendre l’objet ? 

Il existe plusieurs gros marchés qui permettent d’échanger des NFTs. Chaque marché existe généralement que sur une ou une sélection de blockchains, donc cela devient rapidement un facteur limitant pour la sélection. 

Le plus gros marché existant actuellement est OpenSea. Il permet de marchander des NFTs de type ERC-721 sur la blockchain Ethereum, ainsi que Solana, Polygon et Klaytn. On peut également y acheter des éléments virtuels pour la plateforme Decentraland : que ce soient des parcelles (LAND) ou des pièces à collectionner (collectibles), c’est-à-dire des vêtements ou des objets à utiliser dans le Metaverse. Beaucoup d’applications qui utilisent des NFT ont une intégration directe avec OpenSea 

Si vous souhaitez publier des NFT pour Decentraland, il y a une étape supplémentaire à remplir : il faut payer une somme équivalente à 500$ en MANA (monnaie crypto de Decentraland) pour publier un élément.  

8.2Ethereum ? Bitcoin ? Qu’est-ce qui est mieux ? 

On peut longuement discuter de quelle cryptomonnaie est la meilleure dans l’océan d’options, mais on peut en discerner les plus notables : 

·       Bitcoin 
Première cryptomonnaie et celle avec la plus grande notoriété. Elle permet uniquement l’échange de Bitcoin et rien d’autre. Les transactions prennent une dizaine de minutes à être validées par le réseau et donc c’est difficile à voir comment cette monnaie peut avoir une réelle utilité hors spéculation. 

·       Ethereum 
Actuellement la deuxième plus grande cryptomonnaie en termes de capitalisation du marché. Elle a apporté une modification intéressante dans sa blockchain par rapport au Bitcoin : elle permet d’intégrer des données, et non pas uniquement des transactions. Ainsi un écosystème s’est développé autour de cette blockchain qui permet à des applications d’y échanger des données via des smart contracts. 
Ces contrats sont utilisés pour échanger des biens virtuels ou physique de manière automatisée sans devoir avoir recours à un intermédiaire. Ils ont permis la naissance des NFTs par exemple. 
Comme Bitcoin, Ethereum est fortement critiquée pour sa demande en énergie pour faire fonctionner le réseau. Il y a également beaucoup de frais à porter pour les transactions (gas fees), ces frais augmentent avec l’utilisation du réseau et comme la blockchain et cette blockchain est parmi les plus populaires. 

·       Monero 
Cryptomonnaie axée sur la confidentialité fondée en 2014. Elle permet de faire des transactions cachées où seul l’émetteur et le destinataire peuvent reconnaître les détails de la transaction. Par sa nature, elle est beaucoup utilisée dans le dark web pour des achats illicites. 

·       MANA 
Cryptomonnaie mise en place par Decentraland pour faciliter les paiements sur la plateforme. Elle utilise la blockchain Ethereum pour ses transactions et ne possède donc pas de propre blockchain. 

·       Solana 
Cryptomonnaie qui propose les mêmes fonctions qu’Ethereum, mais elle promet 3 améliorations : rapidité de validation de transaction, diminution des frais de transaction et forte diminution de la consommation d’énergie nécessaire au fonctionnement du réseau. 

Chacune de ces monnaies a son but et sa manière de fonctionner. Laquelle est meilleure pour vous dépendra fortement de l’utilisation que vous souhaitez en faire et où vous souhaitez vendre votre crypto. 

9. Conclusion 

Nous avons pu vous montrer ici qu’il y a beaucoup d’informations techniques à savoir sur le domaine entre la modélisation, la conception des NFTs ou les cryptomonnaies. C’est pourquoi les entreprises font généralement appel à des agences spécialisées dans le monde du Metaverse. Naturellement, il est tout à fait possible d’acquérir ces connaissances par vous-même, mais, économiquement parlant, il  est plus intéressant de faire appel à un studio spécialisé