Une fois le travail sur le terrain terminé, une nouvelle phase commence : le traitement des données. Ce processus, qui consiste à assembler et à exploiter les informations collectées, présente son propre ensemble de défis qui nécessitent une expertise technique. C’est à cette étape que la qualité et la précision du modèle numérique final se concrétisent.
1. Les obstacles à l’assemblage :
L’étape cruciale de l’assemblage des scans peut s’apparenter à la résolution d’un puzzle complexe. Chaque scan est une pièce, et l’objectif est de les aligner parfaitement pour former une image cohérente et précise de l’espace scanné.
- L’influence des surfaces spéciales : Le scanner 3D utilise la lumière laser pour capturer l’environnement. La présence de surfaces réfléchissantes et transparentes, comme les vitres, les miroirs ou les surfaces polies, peut perturber ce processus. Le laser peut passer à travers le verre ou être réfléchi de manière imprévisible, créant des lacunes ou des déformations dans les données. Cela peut se traduire par des zones manquantes dans le nuage de points, rendant l’alignement des scans plus difficile pour le logiciel.
- Le manque de repères stables : Les logiciels d’assemblage se fient à des points de référence fixes et non mobiles pour aligner les différents scans. Dans des espaces ouverts ou des zones dépourvues d’éléments fixes et plats comme des murs, des colonnes ou des objets solides, le programme peut avoir du mal à trouver des points de correspondance fiables. Cela peut entraîner un assemblage imparfait, créant des décalages dans la représentation numérique.
- Le comportement imprévisible du logiciel : Bien que les logiciels d’assemblage soient très performants, ils peuvent parfois rencontrer des comportements inattendus ou des bugs incompréhensibles. Entre les fichiers corrompus rendant la lecture impossible et dysfonctionnement de l’algorithme d’assemblage, ces erreurs peuvent stopper le processus et nécessitent souvent une intervention manuelle pour corriger l’alignement, ce qui ajoute du temps et de la complexité au projet.
2. La gestion du volume de données
La haute précision des scanners 3D est un avantage, mais elle s’accompagne d’un inconvénient : la quantité de données produite. Un seul scan peut générer des fichiers très volumineux. Quand plusieurs centaines de scans doivent être traités pour un grand projet, le volume total de données peut atteindre des téraoctets.
La gestion de ces volumes d’informations est un défi logistique et technique en soi.
3. Les défis liés à la réalité du site
La réalité d’un bâtiment ne correspond pas toujours aux attentes des algorithmes. Ces programmes s’appuient souvent sur des repères géométriques clairs pour s’orienter.
Dans certains cas, l’algorithme d’assemblage peut s’attendre à trouver des relations spécifiques entre les éléments scannés, par exemple, un mur parfaitement horizontal et un autre parfaitement vertical et perpendiculaire. Si, dans la réalité du site, la construction ne présente pas ces angles parfaits, le logiciel peut avoir des difficultés à créer un modèle 3D précis. L’opérateur doit alors adapter sa méthode de travail pour compenser ces particularités architecturales en alignant manuellement les scans, utilisant les cibles à des endroits stratégiques sur le terrain. Le logiciel reconnaît ces points de repère et les utilise comme des ancres pour un alignement précis, même si les murs ne sont pas parfaitement perpendiculaires.
En conclusion, le traitement des données après un scan 3D est une phase aussi importante que la capture elle-même. Les difficultés liées à l’assemblage, à la gestion des données volumineuses et aux spécificités du site nécessitent une grande rigueur et une expertise technique pour garantir la qualité du résultat final.



